Reportages sous influence

Reportages sous influence

« Pour la première fois dans ma vie de photographe ma main se mit à trembler et je n’appuyai pas sur l’obturateur lorsqu’en poussant la porte une vision d’horreur emplit mon viseur : la pièce servait de morgue. La pénurie d’équipements avait conduit à poser les corps des enfants à même le sol et à les entasser les uns sur les autres.

Il y avait certes une série de causes expliquant cette situation… Il y avait surtout, dans cet entrepôt sinistre, l’insistance de la mort : cette mort que montraient rarement les reportages des magazines préférant se cantonner à des rassemblements d’individus faméliques recouverts par les mouches. On photographiait la plupart du temps des Africains misérables en train d’agoniser, sans espoir, mais vivants. Ce reste de vie disait que tout n’était pas perdu et que quelqu’un allait s’en occuper. »

Reportages sous influence raconte la plongée du photographe people Jacques Bresson au cœur de la guerre civile en Angola. Témoin de l’assassinat du patron de la pétrolière Alpha qui, de fait, contrôle le pays, puis kidnappé avec la responsable de Canadian Doctors par un groupe de rebelle, Bresson prend conscience des relations de pouvoir entre l’argent, la révolution et l’aide humanitaire, sans oublier la force d’attraction que sont les diamants.

Un roman sans fioritures ni compromissions, un constat direct et cru sur la manipulation de l’opinion publique.

Reportages sous influence

262 pages
Version papier
ISBN
978-2-924461-08-2
$ 26,95
€ 18,00
Photo d'Anne Elisseeff

Après des études de lettres et de sciences politiques à Paris, Éric de Belleval a été à la tête de plusieurs entreprises pendant près de vingt ans. Il a notamment dirigé la Fondation du grand groupe pétrolier français Elf et la Fondation de l’avenir pour la recherche médicale appliquée avant d’émigrer au Québec en 2011,

Revue de presse

  • Dans le dernier numéro de Nuit blanche (141), Yvan Cliche commente Reportages sous influence d’Éric de Belleval et nous donne le goût de plonger dans un autre univers.

    « Soutenu par un rythme qui ne faiblit pas, le roman d’Éric de Belleval est un portrait crédible du contexte africain, notamment de ces pays débordant de ressources, mais qui restent quand même confinés au sous-développement permanent. »

     

  • On a aimé ce livre pour ce qu’il dénonce, des êtres qui ont cru que les effets toxiques du colonialisme leur serviraient d’appâts. Ont-ils échoué, se sont-ils enrichis ? On ne sait trop, l’écrivain abandonnant ses douteux personnages sur le tarmac du retour à Ottawa. Non sans conclure, lucide, qu’il s’était enfin libéré des « coups et des rires » que lui ont infligé des êtres pervertis, poursuivant leur course vers une fin rapide., Dominique Blondeau, mardi 8 septembre 2015.

  • Un photographe de presse se raconte. Ou plutôt, il raconte ses aventures abracadabrantes, cauchemardesques, alors qu’il était en mission, à la fin des années 1990, à Luanda, en Angola. En pleine guerre civile. C’est l’approche adoptée par Éric de Belleval dans son troisième roman, Reportages sous influence. C’est ce qui rend son histoire si prenante. Et déconcertante. On a à la fois le décor, terrible, et l’envers du décor, tout aussi terrible.

    Personne n’est épargné dans cette histoire, tout le monde avance masqué. Tout le monde ment, finalement. Comme le fait remarquer l’une des protagonistes : « On se balade tous de mensonge en mensonge. C’est impossible de vivre autrement. » Danielle Laurin, Le Devoir, 27 juin 2015.

    Excellent article de Danielle Laurin. Pour le lire en entier, cliquer ici.

  • Les éditions du Sémaphore lancent un beau bijou de roman avec ces Reportages sous influence d’Éric de Belleval. Ce qu’il avait vu de la misère africaine jusque là, c’est ce que nous voyons nous aussi à la télé, des individus faméliques nimbés de mouches. Là, sa sensibilité sera ébranlée, ce sera à la vue de corps empilés d’enfants morts. Culturehebdo