« Vers quatre ans, j’ai cessé de parler. Plus d’un an après, quand la parole m’est revenue, elle s’est installée pour mieux taire ce qui ne pouvait être dit. Des sons, là, pour détruire les traces, pour ensevelir le souvenir. Un lent renfermement au plus profond de soi. »
Dans ce récit d’autofiction, France Martineau recompose d’une plume magnifique des tableaux de son enfance et de son adolescence, marquées par la négligence et la violence, à partir de souvenirs refoulés jusqu’au moment où le silence, sous toutes ses formes, put être définitivement rompu. La démarche de l’auteure suscite également une réflexion sur les conflits entre la mémoire de la victime, celle de l’agresseur et les vestiges du passé, qui ébranlent la prise de parole.
Bonsoir la muette est un témoignage poignant sur l’inceste et la maltraitance, livré avec finesse, transparence et indulgence.
EN LIBRAIRIE LES 19-20 JANVIER 2016