Bravo et félicitations à Jacques Lemaire, auteur de Disparaître, finaliste au prix Adrienne-Choquette 2023.
Le poids des choses ordinaires. « Dans cette œuvre engagée, toujours pertinente deux décennies plus tard, l’écrivaine démontre comment les dérives potentielles des différents pouvoir peuvent mener, «au-delà de la corruption et de la trahison, à l’horreur indicible» et nous entraîner «dans une société confortablement amorphe.» Olivier Dumas, L’Aut’journal, février 2023, p. 16.
Le poids des choses ordinaires. « Qui savait quoi ? Jusqu’où un tel tirait les ficelles ? C’est d’un machiavélisme dramatique et tordu. Je suis étonné par l’actualité de ce livre qui n’a pas pris une ride vraisemblablement. Je soupçonne Lise Demers, autrice et éditrice, d’être très lucide. Et ça lui sied si bien. » Denis Morin, février 2023
Le poids des choses ordinaires. «Même après deux décennies, ce livre demeure autant d’actualité, mettant en place les dérives du pouvoir, ce pouvoir qu’on s’octroie au fil des années quand la vie devient confortable. Quatre amis d’enfance, chacun œuvrant dans des sphères différentes, tous liés par un secret qui pourrait bientôt les détrôner. On dit de la plume de Lise Demers qu’elle est corrosive et directe, sans compromis ni fioritures. Ce sont sans aucun doute ces qualités et cette volonté de faire bouger les choses qui ont donné toutes ses couleurs aux éditions Sémaphore. Lise Demers, par son flair et sa sensibilité, a su monter un catalogue d’ouvrages à caractère social, politique et philosophique, afin d’offrir une autre façon d’appréhender le monde grâce à la littérature.» Chantal Fontaine, Les libraires .
Le récit intimiste gai au Québec: Histoires d’hommes
Dans un tout autre registre est paru chez Sémaphore, en 2022, l’ouvrage de Jean-Benoit Cloutier-Boucher intitulé Boire la mer les yeux ouverts. Ce livre n’a rien de gai, sinon que l’auteur s’admet tel devant sa mère avec laquelle il connaît un amour fusionnel. Atteinte de la sclérose en plaques depuis la prime enfance de son fils, la mère n’aura connu de plus fidèle compagnon que lui. L’ouvrage est composé de textes tous brefs, en prose ou poétiques, semés de dialogues et de réflexions. Il s’en dégage une sensibilité extrême, fine, exacerbée parfois par les regrets de l’auteur de ne pas avoir pu se montrer toujours à la hauteur : « Ta voix est un lointain écho. Je m’en procurerais des échantillons pour ne pas que tu t’effaces ». Bernard Mulaire, Nuit blanche, No. 169, hiver 2023.
Trois piliers de la littérature engagée célèbrent leur anniversaire
Les éditions Écosociété, Mémoire d’encrier et Sémaphore soulignent des décennies d’œuvres révolutionnaires
Au même moment [2003], l’écrivaine Lise Demers se positionnait avec force contre la censure et le conformisme en créant les éditions Sémaphore. Avec comme premier titre Le poids des choses ordinaires (2003), un roman sur le pouvoir et l’avidité, l’éditrice indiquait déjà le ton que prendrait la jeune maison, prête à ouvrir la voie à des textes qui ne font pas d’emblée consensus.
« Encore aujourd’hui, on souhaite donner à lire des œuvres littéraires à caractère politique, social ou éthique, qui portent sur des sujets rarement traités, parfois tabous, ou plus classiques, mais présentés sous un point de vue nouveau, dans une forme éclatée et novatrice », explique Lise Demers. Fort de 79 œuvres, le catalogue des éditions Sémaphore comporte plusieurs propositions audacieuses, parmi les quelles Les jérémiades (2009) de Simon Boulerice, Bonsoir la muette (2016) de France Martineau et Morceaux de mémoire (2021) du poète-collagiste Mathieu Dubé. Anne-Frédérique Hébert-Dolbec, Le Devoir, 25-26 février 2023.
Disparaître. Un recueil magnifique et percutant. […«Ce recueil m’a entraîné dans des questionnements sur l’identité, le moi, l’être et la vie. Une réflexion sur ce monde en fuite où tous souhaitent être quelqu’un qui attire l’attention de ses semblables. Jacques Lemaire prend le parti de l’ombre, des humbles qui font partie de la masse et qui disparaissent au coin d’une rue sans laisser de traces. […] « Des textes étonnants, insolites que j’ai lus avec avidité, qui cherchent à comprendre des figures qui viennent vous bousculer. » Yvon Paré, blogue, pour l’entièreté de l’article, cliquez sur Littérature du Québec.
Disparaître de Jacques Lemaire. «Il nous présente des événements qui peuvent amener à la folie ou bien à des réactions extrêmes qui peuvent nous faire hérisser les poils sur les bras, des récits percutants, intéressants et surprenants. C’est une belle découverte que je vous recommande.» Marine Lévesque, Les mille et un livres.
La renaissance de l’Interlope. Un joyeux délire inspiré par la Main. François Bellemare quand il déambule sur le boulevard Saint-Laurent, ne voit pas la célèbre artère qui scinde le centre-ville en deux de la même manière. Il se remémore les riches heures de ce qui était la Main avec ses filles à bon marché, ses cabarets et ses tripots. […] A sa manière, il redonne vie à ses vieux édifices chargés de tout un passé.» Daniel Rolland, Culturehebdo,
Sémaphore. «J’ai eu la chance d’assister aux premiers échos de cette maison d’édition qui propose une littérature signifiante, avec ses œuvres de fiction et ses essais.[…] Avec ses écrits à caractères sociaux, politiques et philosophiques, Sémaphore occupe une place nécessaire dans l’univers québécois. Souhaitons à l’équipe composée, entre autres, de l’éditrice Lise Demers et de la directrice littéraire Tania Viens de nombreux autres accomplissements aussi porteurs de sens.» Olivier Dumas, l’aut’journal, 20 janvier 2023.
La renaissance de l’Interlope. «On a le privilège de se promener dans notre histoire montréalaise. Je suis admirative d’une personne qui a choisi un immeuble comme pierre angulaire de son histoire. C’est audacieux!» Venise Landry au Cochaux show http://www.editionssemaphore.qc.ca/catalogue/la-renaissance-de-linterlope/
La renaissance de l’Interlope. Bellemare, dont c’est le premier roman, nous raconte cette saga avec un entrain redoutable, fait de jeux de mots, d’ironie mordante et d’observations amusées. Surtout, il s’appuie sur la véritable histoire de la répression sociale et politique qui a marqué Montréal au fil du temps. Josée Boileau, Le Journal de Montréal, 7 janvier 2023.
Ninon est un personnage très intéressant, elle a de la dégaine, elle arrive à nous énerver autant qu’à nous émouvoir. Une femme forte, résiliente, battante qui m’a étonnée tout au long de ma lecture.
Patrick Straehl a construit un personnage très grand, à l’image de bien des femmes, des mères, qui se sont battues toute leur vie afin de pouvoir débattre de leur avenir et de celui des autres. Martine Lévesque, blogue les Mille et une pages,
Ninon est un personnage très intéressant, elle a de la dégaine, elle arrive à nous énerver autant qu’à nous émouvoir. Une femme forte, résiliente, battante qui m’a étonnée tout au long de ma lecture.
Patrick Straehl a construit un personnage très grand, à l’image de bien des femmes, des mères, qui se sont battues toute leur vie afin de pouvoir débattre de leur avenir et de celui des autres. » Martine Lévesque, blogue les Mille et une pages.
Comment écrit-on des nouvelles? Au Cochaux show, Éric C. Plamondon, l’auteur de Bizarreries du banal, parle de ce « pivot étrange » qui le conduit à l’écriture de ses nouvelles. (20 min)
Vous cherchez un cadeau de Noël? Venise Landry vous propose Nativa, la maîtresse de Camilien. Pour écouter son commentaire au Cochaux Show, cliquez ici.
Chronique d’une époque, presque 200 ans, et d’une ville, La renaissance de L’interlope entraîne le lecteur dans une critique grinçante de l’évolution des interdits sexuels et des amours illicites au cœur d’une société qui se vautre dans les faux-semblants de la bienséance. Une lecture qui se révèle à la fois jubilatoire et profondément instructive. Sans aucun doute la grande surprise de la saison littéraire. Benoit Migneault, Fugues, numéro 463, p. 115
Bizarreries du banal. «Treize nouvelles où le doute s’installe, où le récit relève le défi de fustiger les attentes pour mieux en révéler le point de chute.» Eric Chouan à Mission encre noire
Morceaux de mémoire. Les médias sociaux offrent, aujourd’hui, des vitrines accessibles et universelles pour exposer le travail artistique. C’est justement sur Instagram que Mathieu Dubé a d’abord publié sa poésie avant d’avoir le bonheur de la voir rassemblée par les Éditions Sémaphore sous le titre bien à propos de Morceaux de mémoire. Constituées de mots découpés, les constructions poétiques de papier de Mathieu Dubé combinent dans un même geste littérature et art visuel, jouant avec les coupures, les textures et les coloris, pour former chaque fois un tout évocateur et créatif. Une création poétique unique dont la lecture fait souvent sourire, parfois rire, mais surprend surtout par un mélange inédit de profondeur et de légèreté. Un plaisir de lecture qui, outre la somme publiée en le très beau Morceaux de mémoire continue d’être disponible au bout des doigts, sur Instagram!, revue «Collections», ANEL
Disparaître de Jacques Lemaire. Le nouvelliste peint des manières sur le comment disparaître aux yeux du monde, des autres, par la fugue, par la mort imposée, par l’oubli, l’itinérance. Le style est précis et les ambiances mystérieuses et glauques. Edgar Allan Poe n’est pas loin. La prose est dramatique et prenante. Le lecteur en sera quelque peu ébranlé par la dureté de la vie. Denis Morin, blogueur littéraire
Disparaître. Chaque nouvelle est racontée avec le ton approprié, aucune ne se ressemble, et on embarque sans peine dans les scénarios proposés. Même le déroutant est rendu avec crédibilité.
En fait, rien n’est relâché ici ; même le vocabulaire et la syntaxe sont remarquablement maîtrisés. Lemaire contrôle tout de ses disparitions! Josée Boileau, Le Journal de Montréal, 1er octobre 2022,
Bizarreries du banal. L’ordinaire tient à peu de choses. Il suffit d’un grain de sable, d’un corps étranger, d’un élément imprévu ou curieux pour que tout à coup l’harmonie se trouble. […] Dans ce premier recueil de nouvelles, Éric C. Plamondon navigue habilement sur les lézardes recouvrant le convenu, les choix anodins aux conséquences imprévisibles, ou encore les phénomènes inexplicables qui semblent se résorber au contact de la monotonie. Martine Lévesque, https://lesmilleetunlivreslm.over-blog.com/2022/09/bizarreries-du-banal-13-histoires-etranges-eric-d.plamondon-editions-semaphore-par-martine-levesque.html
Bizarreries du banal. L’originalité des histoires de Plamondon, c’est que chacune est construite comme un récit classique où une suite de péripéties capte et retient l’attention. Le lecteur tourne rapidement les pages, pressé de découvrir le paroxysme. Jean-François Crépeau, Le Canada français, 29 septembre 2022
Bizarreries du banal. « Les univers sont biens structurés, complexes; les chutes, plus que satisfaisantes. On ne les oublie pas, et c’est heureux, parce que dans une nouvelle, la fin est aussi importante que la totalité de ce qui la précède. » Danièle Simpson, Lettres québécoises, automne 2022.
Disparaître. « Et puis, qualité première pour un nouvelliste qui se doit comme tel, un sacré regard sur ce qui l’entoure et sur soi-même. Là dessus Lemaire est champion. » Daniel Rolland, Culturehebdo, août 2022.
Ninon sur son X. « Une massothérapeute sexagénaire disserte à haute voix sur ce qui la chauffe. C’est écrit en québécois joual. On appréciera diversement
selon que l’on soit tenant de l’authentique ou plus collé à un français universel. L’essentiel et l’intérêt demeure la bouille de cette femme qui ferait une sacrée pointure
au cinéma. » Daniel Rolland, Culturehebdo, août 2022.
Bizzarreries « L’un des avantages du format de la nouvelle, c’est qu’il permet d’entrer en peu de mots dans des univers aux antipodes l’un de l’autre. Éric C. Plamondon l’a bien compris. Son recueil, Bizarreries du banal, propose treize histoires qui plairont aux amateurs de revirements inattendus. » Mathieu Dessureault, ULaval nouvelles
Bizzarreries. «La singularité du recueil vient bien sûr du talent de l’auteur, qui excelle à créer des univers énigmatiques. Le vocabulaire juste et précis pour décrire tant les lieux que les actions n’y est pourtant pas étranger, ces descriptions autorisant le lecteur à imaginer lui-même la chute de certaines nouvelles. Éric C. Plamondon s’avère un écrivain prometteur engagé dans une voie peu fréquentée.» Pierrette Boivin, Nuit blanche,
Rentrée littéraire. 2 capsules à écouter, présentant les nouveautés de Sémaphore:
Ninon sur son X de Patrick Straehl (déjà en librairie) et Disparaître de Jacques Lemaire (en librairie à la mi septembre).
Morceaux de mémoire. «Un objet inclassable et étonnant, d’une beauté époustouflante. Ce sont des poèmes, des collages faits à partir de mots découpés dans des magazines et des journaux. La poésie est abordable et rafraîchissante. Un beau cadeau à offrir.» Monique Proulx, Châtelaine, juillet-août 2022.
Bizarreries du banal. « Éric C. Plamondon fascine par les strates qui recouvrent ses récits et nous font plonger dans les méandres du possible et de l’imaginaire. Il nous entraîne derrière les apparences et met le réel en joue. Ça nous sort des intrigues un peu simplistes. C’est comme s’il secouait les limites de l’esprit pour aller dans un ailleurs. » Yvon Paré, 28 juillet 2022.
Boire la mer les yeux ouverts. «Rien de plus terrible que la disparition d’une mère et c’est au cœur d’une œuvre surprenante que Jean-Benoit Cloutier-Boucher partage une mort qui se révèle à la fois prévisible et inéluctable. Prévisible puisqu’elle s’étire sur plusieurs décennies, suite à la découverte d’une sclérose en plaques marquant au fer rouge le temps qui s’écoule et celui qui se dessine. Plutôt que de proposer un récit linéaire, l’auteur propose une alternance en apparence désordonnée entre les moments de pleine santé, ceux où la déchéance est à son comble et tout ce qui se situe entre ces deux pôles […] Un récit profondément touchant, empreint de force et de vulnérabilité. » Benoit Migneault, Fugues, 24 juillet 2022.
Bizarreries du banal. « Plamondon démontre en fait que ce qui le distingue comme nouvelliste, c’est son efficacité à identifier les paradoxes du quotidien et d’en jouer en seulement quelques pages. On se retrouve encore plus déroutés par ses étonnantes finales! » Josée Boileau, Le journal de Montréal, juillet 2022
Boire la mer les yeux ouverts. « C’est quelque chose d’assez inusité, votre livre. Une histoire difficile à lire, surtout au début, mais qui s’ouvre sur une certaine lumière. Il y a de l’espoir à travers ce livre très bien écrit. » Hélène Denis, Aux quotidiens, Canal M, mai 2022
Morceaux de mémoire. « En poésie, on peut tout se permettre. Ce qu’on ne peut pas se permettre, c’est la banalité, et je t’avoue que dans tes Morceaux de mémoire, il n’y a rien de banal, Mathieu. Chapeau! C’est à la fois baveux et hyper intéressant. » Winston McQuade, Le culturel 2.0, mai 2022
Je voudrais me déposer la tête. « Quand chaque mot est le mot juste et qu’il est à la bonne place dans la phrase, ça donne un livre épuré et dense en contenu. » « Ça en fait un livre lumineux. » Coup de cœur de la libraire Chantal Savoye (Librairie-Café Le Mot de Tasse), Première heure estivale, Radio-Canada Québec, juillet 2022
Bizarreries du banal. « Économie de mots, intrigues, chutes assurées. […] Je suggère fortement à l’auteur de s’orienter vers le roman policier, car il sait tenir le lecteur en haleine et créer des ambiances plutôt terrifiantes, si on se met dans la peau de certaines ‘’proies’’. » Denis Morin, juillet 2022
Bizarreries du banal. « J’ai beaucoup apprécié Bizarreries du banal. J’ai été, dès la première histoire, happé par cette espèce de sens de la dérision, cette espèce de regard sur le monde. » Winston McQuade, Le culturel 2.0, juillet 2022.
Bizarreries du banal. Elles sont bien étranges ces histoires à dormir debout, elles émoustillent notre curiosité sans jamais nous perdre dans les dédales parfois inquiétants de petits minotaures modernes. Chaque récit nous emporte vers un univers confondant, à peine avons-nous le temps de souffler que, déjà, il faut se faire le spectateur attentionné de personnages soumis à la limite d’un équilibre précaire, s’exhibant sur la corde raide de situations insolites, risquant de trébucher dans le vide. Dominique Blondeau, 20 juin 2022.
Boire la mer les yeux ouverts. L’écrivain sculpte une formidable lettre d’amour à sa mère, Michelle, décédée en novembre 2017 des suites d’une sclérose en
plaques. Il raconte ce qu’implique de jongler avec l’absence, au sillon profond que le deuil creuse dans l’esprit de celles et ceux qui restent. Cloutier-Boucher nous fait avancer et reculer dans le temps au gré des souvenirs partagés, des étapes de cette vie marquée par la maladie, des peines et bonheurs cueillis, des objets et souvenirs d’une existence fragilisée. À plusieurs reprises, l’auteur interpelle sa mère, l’excuse, l’implore, la pleure, petits poèmes de la perte. «Tu es morte souvent», écrit-il, en parlant de toutes ces fins que la mère, que le fils ont dû apprivoiser au fil des ans. La mort, oui, mais la vie surtout, une mère figée à jamais dans la vie. Dominique Lemieux, Les libraires, no. 131, juin, juillet, août 2022, p. 37.