Dans son recueil Trois fois passera, Jacques Brault écrit : « Écrire, aimer, il n’est jamais trop tard pour s’y mettre. Il n’est jamais insignifiant ou désastreux d’échouer. » Pour l’écrivassier que je suis, cette résilience dans les mots du poète est encourageante. Elle m’habite. Toutes ces saisons qui passent dans l’attente d’un meilleur printemps, il faut bien que je les occupe. J’écris pour me creuser le cœur jusqu’au ver qui l’a pourri. (p. 192)
Ce tout petit paragraphe est un peu à l’image du livre d’où il est tiré : une citation, le plaisir d’écrire, une attente qui ne finit pas, cette dernière phrase comme un coup de poing dans le ventre. Par la tristesse lancinante qu’elle porte, & par les choses qu’elle laisse deviner. Cœur de camomille.