A.Poulin_Divinestentations_Dernier hiver

À propos du Dernier hiver de Louise Auger, par Andrée Poulin, Divines tentations, CBOF Radio-Canada, le samedi 2 mars 2013.

Un livre que j’appelle un trésor caché.

Vous savez, il y a des livres qui ne reçoivent pas beaucoup d’attention, mais qui méritent beaucoup d’attention. C’est le cas de ce roman de Louise Auger. C’est un superbe livre.

Y a des livres qui sont comme des murmures. Y a pas d’éclair, de tonnerre, de feux d’artifice. Y a juste une petite musique tranquille, belle. Comme un murmure de mots. Et c’est comme ça que je décrirais ce roman-là, c’est un murmure mémorable.

C’est une histoire très simple, c’est la vie d’une femme. Berthe. Elle nous parle. Elle a 94 ans et elle vit avec son arrière-petit-fils. Et elle raconte ses souvenirs, tout simplement. Son enfance, ses voyages, ses peines d’amour, le grand amour de sa vie qui était une femme, avec qui elle a élevé deux enfants. Et en plus de ses souvenirs, elle raconte sa vision de l’actualité. Entre autres, il y a des pages très bouleversantes, comment elle réagit en 1991 quand il y a des bombardements sur Bagdad.

C’est un livre qui se résume mal, parce que, essentiellement, c’est une vie. Mais ce qui se dégage, c’est une femme chaleureuse, drôle, avant-gardiste. On aurait envie de la connaître.

Louise Auger est psychologue. Ça se sent dans l’observation très fine des êtres humains. C’est écrit avec une grande sensibilité, beaucoup de lucidité, un ton chaleureux et une grande tendresse.

C’est un livre qui nous incite à la méditation, à vivre pleinement chaque instant.

Et pour vous donner une idée du style de l’auteure, je vais vous lire trois petites phrases.

«Je ne me pressais pas, j’empruntais le rythme lent d’une épave qui dérive, j’allongeais les bras en prenant soin de ne pas remuer le silence et j’écoutais les sons du lac qui s’éveille.»

Une autre petite phrase, un aphorisme qui fait réfléchir : «Avec l’âge est venue la lenteur, puis avec la vieillesse, la joie de la lenteur.»

Pour vous donner le goût : «Mes souvenirs sont les vôtres, faites-en votre espoir. Inventez-vous un monde qui se souvient de ses rêves.»

Surtout, allez acheter son livre.

Un petit bijou méconnu.

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